Le Niger annonce son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie

Le Niger a officialisé, ce lundi 17 mars, son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), marquant ainsi une nouvelle étape dans son repositionnement diplomatique après le coup d’État de juillet 2023. Cette décision intervient quelques mois après la suspension du pays par l’OIF, en réponse au renversement du président élu Mohamed Bazoum. Une annonce qui s’inscrit dans une tendance plus large, puisque le Burkina Faso a également indiqué vouloir suivre la même voie.
La suspension du Niger par l’OIF avait été décidée en octobre 2023, en réaction à la prise de pouvoir par les militaires. Depuis, les nouvelles autorités nigériennes ont progressivement pris leurs distances avec certaines organisations internationales, considérant ces mesures comme une ingérence dans leurs affaires internes. Ce retrait marque donc un pas supplémentaire vers un recentrage sur des alliances jugées plus favorables à la souveraineté du pays.
Le départ du Niger de la Francophonie n’est pas seulement symbolique, il aura des conséquences sur les programmes de coopération menés par l’OIF, notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture et du développement économique. Si cette rupture illustre la volonté des autorités nigériennes de redéfinir leurs partenariats internationaux, elle pose aussi la question de l’avenir des relations entre Niamey et le monde francophone.
Ce mouvement de retrait, également envisagé par le Burkina Faso, traduit un rejet croissant des institutions perçues comme liées à l’ancienne influence coloniale. Plusieurs analystes estiment que ces décisions reflètent une volonté plus large de certains États sahéliens de repenser leurs alliances géopolitiques, en se tournant vers d’autres partenaires comme la Russie ou la Chine.
Alors que le Niger poursuit son processus de redéfinition diplomatique, cette annonce soulève des interrogations sur l’évolution des rapports entre les pays du Sahel et les organisations internationales. Ce désengagement progressif pourrait redessiner en profondeur les dynamiques politiques et économiques de la région dans les années à venir.