Abolition de l’esclavage : le 10 mai, une journée de mémoire, de justice et de transmission

Chaque 10 mai, la France rend hommage aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants victimes de la traite négrière et de l’esclavage. Instituée en 2006, cette journée commémorative nationale revêt une importance symbolique forte : elle rappelle une page sombre de l’histoire, tout en portant un message de justice, de mémoire et de transmission.
Des cérémonies officielles sont organisées dans plusieurs villes du pays, notamment au Jardin du Luxembourg à Paris, en présence de responsables politiques, d’associations, d’élèves et de descendants d’esclaves. Des gerbes sont déposées en hommage aux victimes, et des lectures de textes historiques ou contemporains rythment ces moments de recueillement. L’objectif : entretenir la mémoire et éveiller les consciences face aux mécanismes d’oppression toujours à l’œuvre dans le monde.
Cette date du 10 mai a été choisie en référence au vote historique du 10 mai 2001, lorsque la loi Taubira a reconnu la traite négrière transatlantique et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Ce texte pionnier a marqué un tournant dans la reconnaissance officielle de cette histoire douloureuse par l’État français. Depuis, des avancées ont été faites en matière d’éducation et de valorisation des mémoires, même si de nombreux acteurs réclament une mobilisation plus large et constante.
Au-delà des cérémonies, cette journée donne lieu à des conférences, expositions, débats et initiatives éducatives dans les établissements scolaires. Elle invite à réfléchir sur les racines du racisme, sur la résistance des peuples réduits en esclavage, mais aussi sur les résonances actuelles des discriminations héritées de cette histoire.
En cette Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, la France se souvient, mais elle s’interroge aussi sur les responsabilités collectives et sur l’avenir. Une manière de faire vivre la mémoire non pas comme un fardeau, mais comme un devoir envers les générations futures.