Une interpellation motivée par une hausse inquiétante des pratiques esthétiques
À Kinshasa, l’Assemblée nationale a convoqué le ministre de la Santé ce lundi pour répondre aux préoccupations croissantes liées à l’essor des interventions esthétiques, en particulier les chirurgies de type Brazilian Butt Lift (BBL). Cette pratique, consistant à transférer de la graisse vers les hanches et les fesses, gagne en popularité dans la capitale congolaise, mais soulève de nombreuses inquiétudes sanitaires.
Des cliniques proliférant en marge du cadre légal
Selon plusieurs députés, de nombreuses structures opèrent aujourd’hui sans autorisation ni contrôle strict du ministère de la Santé. Les interventions seraient parfois réalisées dans des centres improvisés, sans matériel adéquat, et dans des conditions qui exposent les patientes à des risques graves, notamment des infections, embolies, complications post-opératoires ou décès.
Des cas d’incidents médicaux rapportés par les professionnels
Les professionnels de santé tirent depuis plusieurs mois la sonnette d’alarme, rapportant une augmentation des complications liées à ces interventions. Des patientes se présenteraient aux hôpitaux publics avec des infections sévères ou des séquelles résultant d’opérations mal exécutées. Face à cette tendance, les députés exigent du gouvernement une politique claire, un encadrement renforcé et des mesures de régulation strictes.
Une pression parlementaire pour une réponse immédiate
L’interpellation du ministre vise à clarifier la stratégie gouvernementale : contrôle des structures opérant clandestinement, certification des praticiens, sensibilisation du public et sanctions éventuelles contre les établissements non conformes. Les élus estiment que le silence ou l’absence d’action pourrait aggraver un phénomène devenu un véritable enjeu de santé publique dans la capitale.
Une question de santé, mais aussi de société
Le débat dépasse le cadre médical. Il interroge les normes esthétiques, l’influence des réseaux sociaux et la pression sociale sur les jeunes femmes. Les parlementaires souhaitent que le ministère présente également un plan de sensibilisation destiné à informer les populations des risques réels liés à ces interventions, souvent perçues comme anodines.
Vers un encadrement plus strict des pratiques esthétiques ?
À l’issue de l’audition, les députés pourraient recommander une révision du cadre réglementaire sur la chirurgie esthétique en RDC, encore peu structuré. L’objectif serait d’assurer la sécurité des patientes, de mieux contrôler les activités des cliniques et de lutter contre les dérives déjà observées dans d’autres grandes métropoles africaines.
