Brice Oligui Nguema, ancien général et figure centrale du coup d’État de 2023 au Gabon, s’apprête à être officiellement investi président de la République ce samedi. Fort d’une victoire électorale retentissante avec près de 95 % des suffrages exprimés lors du scrutin présidentiel d’avril, il s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive de son parcours politique. La cérémonie aura lieu dans un stade proche de Libreville, en présence de plusieurs chefs d’État africains venus saluer ce moment symbolique.
L’événement est hautement stratégique pour le pouvoir gabonais, qui entend affirmer la légitimité de son dirigeant devant la communauté internationale, tout en consolidant son assise populaire sur le territoire. Le choix d’un grand stade pour l’investiture, loin d’être anodin, vise à projeter une image de transparence, d’unité et de communion nationale. Des milliers de partisans sont attendus, et les dispositifs de sécurité ont été renforcés à l’approche de la cérémonie.
Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde républicaine, avait renversé Ali Bongo Ondimba après des élections contestées, promettant alors une transition vers un nouvel ordre démocratique. Depuis, il a multiplié les gestes symboliques, comme la réduction du train de vie de l’État et des rencontres avec la société civile. Son élection avec un score massif a été présentée par ses partisans comme un plébiscite populaire, bien que certaines voix critiques évoquent encore un contexte politique sous tension.
Sur le plan diplomatique, la présence annoncée de plusieurs dirigeants africains à cette investiture est un signal fort. Elle traduit une volonté régionale de soutenir la stabilité au Gabon, après une période d’incertitude politique. Pour Oligui Nguema, cette reconnaissance diplomatique est un levier essentiel pour repositionner le Gabon sur la scène africaine, voire internationale, tout en attirant de nouveaux partenariats économiques.
L’investiture de samedi ne sera donc pas seulement un moment protocolaire. Elle marquera le début d’un mandat scruté de près, tant par la population gabonaise que par les observateurs étrangers. Reste à savoir si les promesses de renouveau politique, portées depuis la prise de pouvoir, pourront se traduire en réformes concrètes et durables.
