L’affaire du détournement présumé de plus de 3 milliards de FCFA au ministère burkinabè de l’Action humanitaire continue de faire des vagues. À la barre, les déclarations des principaux prévenus se contredisent, laissant planer le doute sur les responsabilités réelles dans ce dossier sensible.
Pétronille Tarpaga, ancienne directrice au sein du ministère, est accusée d’avoir participé à l’achat d’un véhicule d’une valeur de 14 millions de FCFA, jugé suspect par le parquet. Selon Amidou Tiégnan, autre mis en cause dans cette affaire, c’est Mme Tarpaga qui l’aurait sollicitée pour procéder à l’acquisition.
Mais la prévenue a fermement rejeté cette version. Devant les juges, elle a déclaré que c’est plutôt Tiégnan qui l’avait approchée pour lui proposer le véhicule, « afin d’éviter qu’elle reste constamment au garage ». Elle a également nié avoir eu connaissance des mouvements financiers ou des chèques évoqués par le ministère public.
Pour le procureur général, cette défense viserait à éluder les responsabilités de Mme Tarpaga dans un mécanisme présumé de détournement de fonds publics. Il a souligné que l’achat du véhicule pourrait avoir servi à masquer des irrégularités budgétaires au sein du département.
L’audience se poursuit au tribunal de grande instance de Ouagadougou, avec de nouvelles confrontations prévues entre les prévenus et les témoins. Le parquet entend établir les responsabilités précises dans cette affaire qui ternit encore un peu plus l’image du ministère chargé de la solidarité nationale.
