Le groupe Dangote a annoncé son ambition de doubler la capacité de sa raffinerie de Lagos pour la porter à 1,4 million de barils par jour. Actuellement conçue pour traiter 650 000 barils par jour, l’usine entrerait ainsi dans la catégorie des plus grandes raffineries mondiales, selon Aliko Dangote lui-même.
Cette expansion vise à répondre à une demande croissante de produits pétroliers sur le continent africain et à réduire la dépendance du Nigeria aux importations de carburants raffinés. Le projet s’inscrit dans une stratégie nationale d’industrialisation et de montée en puissance du secteur pétrolier du pays.
Dans un entretien, Dangote a précisé que la mise en œuvre du nouveau plan pourrait s’étaler sur trois ans, avec le soutien potentiel d’un financement venu de l’étranger, et la cession possible d’une partie minoritaire du capital de la raffinerie pour un projet d’envergure.
L’installation, déjà entrée en service en 2024, fait partie d’un complex industriel évalué à 19 milliards de dollars. Elle repose sur des infrastructures modernes et vise non seulement le marché domestique, mais aussi l’exportation de carburants vers d’autres marchés africains.
Cependant, plusieurs défis restent à relever. Le principal tient à l’approvisionnement en pétrole brut suffisant pour alimenter la raffinerie. Par ailleurs, les acteurs de l’industrie et les analystes soulignent que la faisabilité technique et financière de l’augmentation de capacité dépendra de la disponibilité des ressources brutes et de la stabilité du contexte réglementaire nigérian.
Pour le Nigeria, ce projet symbolise une ambition : devenir un hub de raffinage sur le continent et inverser la dynamique d’importation pour devenir exportateur. Le succès de cette expansion sera un indicateur important de la capacité de l’Afrique à mener des projets industriels d’ampleur.
