Selon un récent rapport d’Amnesty International, des milliers de travailleurs étrangers en France se retrouvent plongés dans la précarité à cause des retards chroniques dans le renouvellement de leurs cartes de séjour. Ces dysfonctionnements administratifs, observés dans plusieurs préfectures du pays, ont de lourdes conséquences sociales et économiques pour les personnes concernées.
Le rapport pointe une incapacité persistante de certaines préfectures à traiter les demandes dans des délais raisonnables. Des travailleurs en attente de renouvellement se retrouvent ainsi sans papiers valides pendant plusieurs mois, ce qui les prive d’accès à l’emploi, aux soins ou au logement. Dans bien des cas, cette situation pousse certains employeurs à exploiter leur vulnérabilité.
Amnesty International dénonce des pratiques abusives, telles que le non-paiement des salaires, les menaces de licenciement ou encore des discriminations basées sur le statut administratif. L’organisation humanitaire souligne que ces retards constituent une violation du droit au travail et du principe de non-discrimination garanti par la législation française et européenne.
Face à ces critiques, plusieurs associations appellent le gouvernement à renforcer les moyens humains et techniques dans les services préfectoraux. Elles demandent également la mise en place d’une procédure simplifiée pour les travailleurs essentiels, notamment ceux du secteur de la santé, du bâtiment ou de la restauration.
Le ministère de l’Intérieur affirme de son côté travailler à une modernisation des services, notamment à travers la dématérialisation des démarches. Toutefois, pour de nombreux travailleurs, les effets de cette réforme tardent à se faire sentir. Dans l’attente, la précarité demeure une réalité quotidienne pour ceux qui contribuent pourtant à l’économie française.
