Un tournant politique majeur s’annonce en République démocratique du Congo. Le président du Sénat, Sama Lukonde, a annoncé que la chambre haute est disposée à étudier la demande de la justice militaire visant à lever l’immunité de Joseph Kabila, ancien président de la République et sénateur à vie depuis 2019. Cette décision marque une étape inédite dans l’histoire récente du pays.
L’annonce a provoqué une onde de choc sur la scène politique congolaise. Joseph Kabila, au pouvoir pendant 18 ans, bénéficie d’une immunité liée à son statut de sénateur à vie, un privilège garanti par la Constitution. La demande de la justice militaire, dont les détails précis n’ont pas encore été rendus publics, relance le débat sur la redevabilité des anciens chefs d’État en RDC.
Sama Lukonde a assuré que le Sénat examinera la requête dans le respect des procédures légales et institutionnelles. Il a souligné l’importance de l’indépendance de la justice, tout en appelant à éviter toute instrumentalisation politique du dossier. Le processus pourrait ouvrir la voie à une audition ou à une enquête judiciaire si l’immunité de l’ancien président venait à être levée.
Cette situation survient dans un climat politique tendu, marqué par des luttes d’influence entre les camps du président actuel, Félix Tshisekedi, et ceux de son prédécesseur. Certains analystes y voient un signe d’émancipation des institutions face aux figures historiques du régime, tandis que d’autres dénoncent une possible manœuvre politique à l’approche de nouvelles échéances électorales.
Pour la population congolaise, ce geste est perçu par certains comme un signal fort en faveur de l’État de droit, tandis que d’autres redoutent une instabilité accrue si les tensions entre les anciens et les nouveaux pouvoirs s’enveniment. Le Sénat est désormais face à une décision cruciale, dont l’issue pourrait redessiner l’équilibre politique du pays.
