Un chantier démographique attendu depuis des décennies
La République démocratique du Congo veut enfin combler un vide statistique majeur. Le gouvernement a annoncé la relance du Deuxième recensement général de la population et de l’habitat, près de quarante ans après la première opération menée en 1984. Avec une population estimée à plus de 100 millions d’habitants, le pays fonctionne depuis des décennies sur des projections approximatives, sans données exhaustives pour orienter ses choix en matière de développement, d’infrastructures ou de représentativité politique.
Une priorité politique relancée par la présidence
Selon les autorités, le chef de l’État a donné instruction d’accélérer le processus, soulignant le caractère stratégique du recensement pour la planification nationale. Pour la première fois depuis 2013, la Commission nationale du recensement s’est réunie en présence de la Première ministre. Cette séance de travail marque un tournant dans un dossier fréquemment repoussé pour des raisons budgétaires, logistiques ou sécuritaires.
Des enjeux majeurs pour la gouvernance et le développement
Le manque de données fiables a souvent compliqué la mise en œuvre de politiques publiques. Les secteurs de la santé, de l’éducation ou de l’urbanisme peinent à anticiper les besoins réels d’une population jeune et en croissance rapide. Les experts soulignent également que l’absence de statistiques précises affecte la répartition des ressources, la définition des circonscriptions électorales et le suivi des programmes sociaux financés par les partenaires internationaux.
Un pays confronté à des défis logistiques complexes
Organiser un recensement sur un territoire de plus de 2,3 millions de km², marqué par des zones reculées, des infrastructures limitées et une insécurité persistante dans l’Est, représente un défi considérable. Le gouvernement affirme toutefois disposer d’un plan opérationnel visant à mobiliser les administrations locales, renforcer les capacités techniques et assurer la transparence du processus.
Un outil indispensable pour l’avenir
Pour Kinshasa, ce recensement doit devenir un pilier de la modernisation de l’État et un levier pour la planification économique. Plusieurs partenaires, dont des agences onusiennes spécialisées, ont exprimé leur disponibilité à soutenir la démarche, en insistant sur l’importance d’un exercice rigoureux et inclusif.
