À Madagascar, la transition politique s’accompagne d’une offensive sans précédent contre les anciens dirigeants. Après l’interdiction de sortie du territoire imposée à l’ex-président Andry Rajoelina et à son ancien Premier ministre Christian Ntsay, les nouvelles autorités ont élargi leurs mesures à l’ensemble des membres du précédent gouvernement, ainsi qu’à plusieurs hauts fonctionnaires.
Selon des sources gouvernementales, cette décision vise à « garantir la transparence » dans le cadre d’enquêtes en cours sur la gestion des affaires publiques durant le dernier mandat. Des instructions judiciaires auraient été ouvertes concernant la mauvaise utilisation de fonds publics et la signature de contrats jugés irréguliers.
Le week-end des 8 et 9 novembre a également été marqué par une série de limogeages au sein du corps diplomatique. Plusieurs ambassadeurs et consuls, nommés sous le régime Rajoelina, ont été relevés de leurs fonctions. Parallèlement, une perquisition a été menée au domicile d’un ancien ministre, sans qu’aucune information officielle ne soit donnée sur la nature des éléments saisis.
Ces mesures s’inscrivent dans un contexte politique tendu, où la nouvelle équipe dirigeante cherche à asseoir son autorité et à se démarquer d’un régime accusé de dérives autoritaires et de clientélisme. Les partisans de l’ancien président dénoncent pour leur part une « chasse aux sorcières politique », estimant que ces initiatives relèvent davantage de la revanche que de la justice.
À Antananarivo, l’opinion publique reste divisée. Si certains saluent une volonté de moralisation de la vie publique, d’autres redoutent une instabilité institutionnelle prolongée dans un pays encore marqué par des transitions politiques répétées depuis deux décennies.
