La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a ordonné le retrait immédiat de LCI et TF1 des bouquets télévisés maliens, invoquant des « manquements graves à l’éthique » et des « fausses informations ». Cette décision, notifiée aux diffuseurs le 12 novembre 2025, marque une nouvelle escalade dans la régulation des médias français par les autorités maliennes.
Selon le régulateur, l’émission incriminée, diffusée le 9 novembre sur LCI sous le titre « Mali, les Djihadistes aux portes de Bamako » (et reprise sur le site de TF1), véhiculait des contenus jugés « diffamatoires » envers l’armée malienne, soutenait l’“apologie du terrorisme” et proposait des « affirmations gratuites » contre les autorités et leurs partenaires.
La HAC ne se contente pas de critiquer le fond : elle accuse également LCI et TF1 de violer le cadre législatif malien en matière de régulation audiovisuelle. Pour les autorités, la décision s’inscrit dans le devoir de protéger la cohésion nationale et la stabilité, en limitant ce qu’elles considèrent comme des discours déstabilisants ou partiaux.
Face à cette suspension, les défenseurs de la liberté de la presse tirent la sonnette d’alarme : le Committee to Protect Journalists (CPJ) dénonce une forme de censure, rappelant que la critique des institutions publiques ne saurait justifier le retrait d’antenne.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large : depuis le coup d’État militaire de 2020, Bamako a multiplié les suspensions de médias étrangers, notamment France 24, RFI ou encore Radio France Internationale, au motif de « fausses allégations » à l’encontre de l’armée ou de la junte.
