Matata Ponyo et le gouvernement d’union nationale : une position mesurée

L’ancien Premier ministre congolais, Matata Ponyo, a récemment exprimé sa position quant à son éventuelle participation au gouvernement d’union nationale en gestation en RDC. Dans une déclaration empreinte de reconnaissance envers son parcours, il a rappelé que son ascension, depuis une modeste maison en paille jusqu’au sommet de l’État, a été rendue possible grâce au pays et à Joseph Kabila, qui lui avait accordé la confiance de diriger le gouvernement.
Toutefois, Matata Ponyo met un point d’honneur sur une condition essentielle : il ne pourra servir la nation que dans un cadre où il pourra exercer ses fonctions avec dignité. Cette déclaration laisse entendre qu’il reste prudent quant à une éventuelle entrée dans ce nouveau gouvernement, préférant attendre les garanties nécessaires sur son indépendance et sa marge de manœuvre.
Le projet de gouvernement d’union nationale, voulu par Félix Tshisekedi, vise à rassembler diverses sensibilités politiques pour répondre aux défis socio-économiques et sécuritaires du pays. Mais cette initiative suscite des interrogations, notamment chez certains opposants et figures politiques qui se demandent si ce ne serait pas une manœuvre pour diluer l’opposition plutôt qu’une véritable ouverture démocratique.
Matata Ponyo, ancien ministre des Finances et Premier ministre entre 2012 et 2016, est souvent perçu comme un technocrate rigoureux, bien qu’il ait fait l’objet de controverses liées à la gestion des fonds publics. Son hésitation à rejoindre l’exécutif actuel témoigne peut-être d’une volonté de ne pas être associé à un projet dont les contours restent flous.
Sa déclaration relance donc le débat sur la composition et les ambitions réelles du futur gouvernement d’union nationale. Sera-t-il réellement un cadre de travail efficace ou simplement un outil politique de consolidation du pouvoir en place ?