
Depuis la conquête de Goma par le M23 et ses alliés rwandais fin janvier, l’économie de la capitale du Nord-Kivu est à l’arrêt. La fermeture de l’aéroport, la paralysie du système bancaire et l’effondrement des activités commerciales plongent la population dans une crise sans précédent. Cette situation asphyxie non seulement les habitants, mais fragilise aussi l’ensemble de la région, déjà éprouvée par des années de conflits et d’instabilité.
Avec la fermeture de l’aéroport, l’un des principaux points d’entrée et de sortie de la ville, les échanges commerciaux sont fortement réduits. Goma, qui dépend en grande partie des importations pour son approvisionnement, subit une pénurie de produits de première nécessité, entraînant une flambée des prix. Le transport des marchandises devient un véritable défi, aggravant les difficultés des commerçants et des habitants qui peinent à se procurer des denrées de base.
La paralysie du système bancaire complique encore davantage la situation. Les entreprises, les travailleurs et les particuliers n’ont plus accès à leurs comptes, empêchant le bon fonctionnement de l’économie locale. Les transactions financières étant quasi impossibles, les salaires ne sont plus versés, les commerces ferment et les marchés deviennent de plus en plus vides. Cette crise économique accentue l’insécurité alimentaire et met une pression énorme sur la population, déjà vulnérable à cause des affrontements.
Le blocus économique imposé par la situation sécuritaire risque d’avoir des conséquences à long terme. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, la région pourrait sombrer encore davantage dans la précarité. Les ONG et les acteurs humanitaires s’inquiètent d’une détérioration des conditions de vie, avec un accès aux soins de santé et aux ressources de plus en plus limité.
Alors que la communauté internationale suit de près cette crise, les habitants de Goma restent dans l’incertitude. L’avenir économique de la ville dépendra des prochaines évolutions du conflit et des mesures prises pour rétablir une certaine normalité. Pour l’instant, l’urgence est à la survie dans une ville où l’économie est à bout de souffle.