Le gouvernement de la République démocratique du Congo a tenu à réaffirmer, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, la pleine souveraineté nationale sur l’aéroport international de Goma. Cette mise au point intervient après que le mouvement rebelle AFC/M23 a annoncé la réouverture prochaine du site aux vols humanitaires, suscitant une vive réaction des autorités de Kinshasa.
Lors d’un point de presse tenu ce lundi, Patrick Muyaya a rappelé que « l’aéroport de Goma reste sous l’autorité exclusive de l’État congolais » et que « toute tentative de gestion parallèle constitue une violation grave de la souveraineté nationale ». Selon lui, aucune entité non reconnue ne saurait se substituer à l’État pour administrer une infrastructure stratégique aussi sensible.
Cette déclaration intervient dans un climat de forte tension dans la province du Nord-Kivu, où les rebelles de l’AFC/M23 maintiennent leur emprise sur plusieurs localités malgré les appels au retrait formulés par la communauté internationale. Kinshasa dénonce depuis plusieurs mois la mise en place d’une « administration parallèle » dans les zones sous contrôle du mouvement armé, appuyé, selon les autorités congolaises, par le Rwanda.
Pour rappel, l’aéroport de Goma, situé à proximité immédiate de la ligne de front, joue un rôle crucial dans le transport humanitaire et logistique dans l’Est du pays. Sa gestion demeure un symbole fort du contrôle étatique dans une région fragilisée par des décennies de conflit. La position ferme du gouvernement vise à empêcher toute tentative de légitimation du M23 comme acteur administratif local.
Le dossier de Goma illustre plus largement les défis de souveraineté auxquels fait face la RDC dans l’Est du pays, à l’heure où les discussions de paix piétinent et où la situation humanitaire continue de se détériorer.
