RDC–États-Unis : Tshisekedi rompt avec Earhart Turner et opte pour une diplomatie directe avec Washington
Le président congolais Félix Tshisekedi suspend sa collaboration avec la firme américaine Earhart Turner LLC, privilégiant désormais des échanges diplomatiques directs avec la future administration américaine. Ce revirement stratégique marque une volonté de redéfinir les relations RDC–USA sans intermédiaire.

Kinshasa, le 7 avril 2025 – La Présidence congolaise a franchi un pas décisif dans sa stratégie diplomatique en annonçant, ce lundi, la suspension immédiate de sa collaboration avec la société américaine de lobbying Earhart Turner LLC. Une décision inattendue mais révélatrice d’un changement d’orientation stratégique de la part du président Félix-Antoine Tshisekedi, désireux d’établir un dialogue plus direct avec les États-Unis.
C’est par un communiqué officiel, signé par la porte-parole du Chef de l’État, Tina Salama, que la nouvelle a été rendue publique. Le président Tshisekedi y exprime clairement sa volonté de construire un partenariat renouvelé, sans intermédiaire, avec la future administration américaine attendue après l’investiture présidentielle de 2025. En mettant fin à tout contrat avec Earhart Turner, Kinshasa entend privilégier des relations bilatérales fondées sur des échanges d’État à État, via des voies diplomatiques classiques.
Cette rupture marque un tournant majeur. En toile de fond, un objectif : donner un nouveau souffle à la coopération RDC–USA à l’heure où les enjeux géopolitiques s’intensifient sur le continent africain. L’Afrique centrale, riche en minerais stratégiques, attire les convoitises, notamment celles de la Chine et de la Russie. Dans ce contexte, Kinshasa souhaite jouer un rôle plus affirmé en tant qu’allié de Washington, en mettant en avant sa stabilité politique et son potentiel économique.
Earhart Turner LLC, jusque-là chargée de représenter les intérêts congolais auprès des décideurs américains, se voit ainsi écartée du jeu. D’après des sources proches du dossier, la firme serait accusée de n’avoir pas suffisamment pesé en faveur de la RDC dans les cercles d’influence à Washington, poussant ainsi les autorités congolaises à revoir leur approche.
Ce choix stratégique pourrait bien redéfinir les rapports entre les deux nations. En misant sur une diplomatie directe, Tshisekedi cherche non seulement à renforcer l’image de souveraineté de son pays, mais aussi à s’imposer comme un interlocuteur de poids sur la scène internationale. Un pari risqué mais assumé, qui témoigne d’une volonté de rupture avec les pratiques anciennes jugées inefficaces.
Alors que les États-Unis entament une nouvelle phase politique en 2025, la RDC affiche sa détermination à devenir un partenaire incontournable, en phase avec les nouveaux équilibres mondiaux. L’avenir dira si cette nouvelle stratégie portera ses fruits, mais une chose est certaine : le président congolais vient de poser un acte fort aux répercussions diplomatiques potentiellement majeures.
Henry Fiti