Royaume-Uni : Une ex-juge ougandaise condamnée pour esclavage moderne à plus de six ans de prison

Londres – Un tribunal britannique a condamné, ce vendredi, Lydia Mugambe, ancienne magistrate ougandaise et ex-membre de la Cour internationale de justice, à six ans et quatre mois de prison. Elle a été reconnue coupable d’avoir contraint une jeune femme, alors étudiante à Oxford, à travailler sans rémunération, dans des conditions qualifiées d’asservissantes par la justice.
La juge, autrefois saluée pour son engagement en faveur des droits humains en Afrique de l’Est, est désormais au cœur d’un scandale qui choque tant par la nature des faits que par le profil de la prévenue. Selon les éléments présentés au procès, la victime a été exploitée durant plusieurs mois, contrainte à des tâches ménagères intensives, sans salaire, ni réelle possibilité d’échapper à cette situation.
Le tribunal a retenu plusieurs chefs d’accusation, dont deux infractions majeures au titre de la loi britannique sur l’esclavage moderne. Cette législation, mise en place en 2015, vise à sanctionner sévèrement toute forme d’exploitation humaine, y compris le travail forcé ou la servitude domestique. Les juges ont souligné la gravité des actes de Mugambe, estimant qu’elle avait « abusé de sa position et bafoué les droits fondamentaux d’une personne vulnérable ».
L’affaire a provoqué de vives réactions au Royaume-Uni, où les défenseurs des droits humains saluent une avancée significative dans la lutte contre l’esclavage moderne. Pour les autorités judiciaires, ce procès envoie un message clair : personne, quelle que soit sa stature sociale ou sa carrière, n’est au-dessus des lois. La condamnation a également été largement relayée en Ouganda, suscitant surprise et indignation.
Cette affaire relance le débat sur les formes d’exploitation qui persistent dans les sociétés modernes, même au sein d’institutions réputées comme les universités britanniques. Elle rappelle que la vigilance et la justice doivent rester intransigeantes face à toute atteinte à la dignité humaine, indépendamment du statut ou de la nationalité des auteurs.