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Nord-Kivu : inquiétude croissante face à l’enrôlement massif de jeunes par le M23

Dans l’est de la République démocratique du Congo, la situation sécuritaire reste préoccupante. Le groupe armé M23 (Mouvement du 23 mars) a intensifié ses opérations dans le Nord-Kivu, notamment en multipliant le recrutement de jeunes, parfois mineurs, dans plusieurs localités de cette région frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda. Une stratégie qui alimente l’instabilité et soulève de vives inquiétudes au sein des communautés locales et des organisations de défense des droits humains.

Selon plusieurs sources locales, les villages autour de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi sont particulièrement ciblés. Des jeunes garçons, souvent sans emploi et vulnérables, sont approchés ou parfois enlevés de force par des éléments du M23. D’autres, séduits par des promesses d’argent ou de protection, finissent par rejoindre volontairement les rangs rebelles. Ce phénomène contribue à alimenter un conflit déjà complexe, tout en accentuant la désintégration du tissu social local.

Les autorités provinciales dénoncent une manipulation des frustrations sociales par les groupes armés, notamment dans les zones abandonnées par l’État. Le manque d’éducation, le chômage endémique et l’insécurité chronique sont des facteurs exploités pour attirer ces jeunes dans les maquis. Malgré les appels à l’intervention de Kinshasa et de la communauté internationale, les réponses restent limitées sur le terrain.

Du côté de la société civile, les appels à une action concrète se multiplient. Des organisations locales demandent des programmes de réinsertion, de soutien psychosocial et des campagnes de sensibilisation pour empêcher ce recrutement. Elles insistent aussi sur la nécessité de rétablir la présence de l’État dans ces zones abandonnées, afin d’offrir des alternatives à ces jeunes souvent livrés à eux-mêmes.

Alors que les combats s’intensifient dans certaines zones, les perspectives de paix s’éloignent. La recrudescence du recrutement forcé compromet les efforts de désarmement et de stabilisation dans l’est du pays. Pour espérer un apaisement durable, il est urgent de renforcer les mécanismes de protection des populations civiles et de créer des opportunités concrètes pour les jeunes, afin qu’ils ne soient plus considérés comme une main-d’œuvre pour les milices.

Mukaz

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