
La situation sécuritaire s’aggrave dans l’est de la République démocratique du Congo. Ce vendredi 2 mai, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa, ont pris le contrôle de la cité de pêche de Lunyasenge, située dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Ce nouveau revers militaire pour les forces armées congolaises soulève de vives inquiétudes dans la région.
D’après plusieurs sources locales, les combattants du M23 ont déplacé une partie de leur matériel militaire en direction de Lubero, un signal clair de leur volonté d’étendre leur emprise vers le sud. Leur prochain objectif pourrait être la ville de Butembo, carrefour économique et bastion stratégique de la province. La population, déjà éprouvée par des années de conflits, craint une nouvelle vague de violences et des déplacements massifs.
Les autorités congolaises accusent une fois de plus le Rwanda de soutenir activement les rebelles, une allégation que Kigali continue de nier. Ce soutien présumé alimente les tensions diplomatiques entre les deux pays voisins et complique les efforts régionaux de médiation. La communauté internationale, bien que préoccupée, peine à peser efficacement sur le terrain.
Sur place, la panique gagne les habitants. De nombreuses familles fuient la zone pour échapper aux combats, rejoignant des camps déjà surpeuplés. Les humanitaires alertent sur un risque accru de crise humanitaire, notamment en matière de santé, d’eau potable et de sécurité alimentaire.
L’avancée du M23 vers Butembo serait un tournant dangereux dans le conflit. Une prise de cette ville renforcerait considérablement leur position dans le Nord-Kivu et fragiliserait davantage l’autorité de l’État dans la région. Les appels à une réaction militaire ferme et à une réponse diplomatique plus cohérente se multiplient, alors que la paix semble une fois de plus s’éloigner de l’est congolais.